Le Facteur 4

 

La notion de Facteur 4 désigne un objectif de produire autant de richesse en utilisant quatre fois moins de matières premières et d'énergie.
Son interprétation varie : « diviser par 4 les consommations d'énergie » ou « diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre dans un bilan global, le processus de production, le service, le bâtiment, etc... »

 

Pourquoi un « facteur 4 » ?
 

La communauté internationale s'est fixée pour objectif de diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre avant 2050 à l'échelle de la planète.
Les pays en développement ne sont pas concernés et ne peuvent qu’émettre davantage de GES.
Ce sont donc aux pays industrialisés de fournir l’effort. Pour atteindre l'objectif, ils devront diviser par quatre leurs émissions de GES en moins de cinquante ans : c’est le « facteur 4 ».
 

En France, le chef de l'État et le Premier ministre se sont engagés devant la communauté internationale à « diviser par un facteur 4 les émissions nationales de gaz à effet de serre du niveau de 1990 d'ici 2050 ». Cet engagement a été rappelé dans le Plan Climat en 2004, la loi POPE (loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique) en 2005. Le Grenelle de l'Environnement, en 2007, a redéfini les orientations nationales pour renforcer les dispositifs et accélérer la marche vers le facteur 4.

 

Qu'est-ce que cela veut dire ?
 

Un terrien moyen émet une tonne d'équivalent carbone par an.
Un Américain en émet environ 6,8 tonnes, un Européen de l'ordre de 3,2 tonnes en moyenne, un Français 2,5 tonnes et un Indien seulement 300 kg. 

Pour ne pas dépasser les possibilités de régulation planétaire et limiter le réchauffement climatique à environ trois degrés, il faudrait ramener la moyenne mondiale d'émission annuelle à 500 kg par habitant, soit moins du double de la consommation unitaire des habitants d'un pays en émergence comme l'Inde.
 

Les moyens techniques existent, mais limiter l’élévation globale des températures implique des mesures très volontaristes et urgentes, à mettre en œuvre dès les premières décennies du XXIe siècle.
 

 

 

« Facteur 4 » et secteur du bâtiment
 

Pour réaliser le "Facteur 4", la France doit réduire de 75 % en 45 ans (soit 3 % par an d'ici 2050) ses émissions de gaz à effet de serre.
Deux grands secteurs en France peinent à réduire leurs émissions : les transports (dépendants des énergies fossiles et avec une aggravation liée à la périurbanisation) et le bâtiment (croissance continue du parc bâti, apparition régulière d'usages énergétiques nouveaux - ordinateur, sèche-linge, climatiseur, grands écrans plats, veilles..).

Dans les pays développés, le secteur du bâtiment gaspille beaucoup d'énergie. C’est l'un des secteurs économiques les plus favorables pour la réalisation du "Facteur 4". Le facteur 4 restera cependant beaucoup plus facile à atteindre dans le bâtiment neuf que via la rénovation.

 

Constats :

  • Le bâtiment représente 45% de la consommation d’énergie totale.
  • Il émet près de 25% des GES en France, avec 123 Mt de CO2 émise par an.

Cela équivaut à plus d’une tonne équivalent pétrole consommé par Français.

  • L’énergie est consommée pour 2/3 dans les logements et pour 1/3 dans le secteur tertiaire, une proportion sensiblement constante depuis vingt ans.
  • Les résidences principales représentent une surface d'environ 2,65 milliards de m², à comparer aux 850 millions de m² de surface chauffée du secteur tertiaire.

Ces 3,5 milliards de m² chauffés seront tous à traiter pour parvenir au Facteur 4.

  • Une limite importante : le poids des bâtiments existants

Le taux de renouvellement des bâtiments anciens par des bâtiments neufs est inférieur à 1% par an. Sans effort supplémentaire, ce faible taux, associé au rythme actuel des réhabilitations ne relèvera pas les performances énergétiques de la totalité des bâtiments construits avant 1975, avant un siècle!! Les bâtiments construits avant les règlementations thermiques pourraient constituer entre 60 à 75 % du parc en 2050.
De plus le Facteur 4 ne peut pas être atteint pour tous les bâtiments existants pour des raisons économiques ou techniques.

 

En compensation, il faudrait que la totalité des bâtiments neufs deviennent très faiblement énergétivore voire énergétiquement positif. Les concepteurs de bâtiments neufs devraient donc utiliser les techniques de performances énergétiques et intégrer très fortement les énergies renouvelables, locales, propres et sûres.

 

Mesures envisagées actuellement :
 

  • Dès 2010, les bâtiments publics devront tous être construits en basse consommation (50 kwh/m2/an). Le privé sera concerné à partir de 2012.
  • Rénovation thermique de tous les bâtiments publics d'ici 2015.
  • Bilan énergétique obligatoire dès 2008, l'Etat s'engageant à effectuer la rénovation de ses bâtiments dans les 5 ans.

 

 

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