Biomasse
Les ressources en biomasse sont nombreuses :
- le bois, les sous-produits du bois (déchets produits par l'exploitation forestière, les scieries, les industries de transformation du bois et les fabricants de panneaux, palettes),
- les sous-produits de l'industrie (boues issues de la pâte à papier, déchets des industries agroalimentaires),
- les produits issus de l'agriculture traditionnelle (céréales, oléagineux, résidus tels que la paille, la bagasse et les nouvelles plantations à vocation énergétique telles que les taillis à courte rotation - saules, miscanthus, etc.),
- les déchets organiques (déchets urbains - boues d'épuration, ordures ménagères, effluents agricoles, etc.).
La biomasse participe à la lutte contre le réchauffement climatique dans la mesure où le CO2 dégagé par la combustion des bioénergies est compensée par le CO2 absorbé par les végétaux lors de leur croissance.
Cependant, si la source d’énergie est à priori renouvelable, sa transformation en énergie n’est pas obligatoirement écologique (ex : les déchets peuvent être incinérés pour produire de la chaleur mais les cendres restent toxiques et l’incinération pollue l’air).
En savoir plus :
Ministère de l'industrie
http://www.biomasse.fr/
Le bois combustible est essentiellement consommé par le secteur domestique pour environ 7,3 Mtep.
La France est le premier producteur européen de bois énergie.
L'emploi dans la filière bois énergie, qui comprend principalement les activités liées à l'approvisionnement en bois combustible, la fabrication, la maintenance et l'exploitation des différents appareils à bois, représente l'équivalent de près de 60 000 emplois en France.
Méthanisation
La méthanisation est un procédé biologique permettant de valoriser des matières organiques en produisant une énergie renouvelable et un engrais.
En l’absence d’oxygène (digestion anaérobie), des bactéries dégradent partiellement la matière organique ce qui conduit à la formation de biogaz (valorisé en énergie) et d’un digestat (épandu sur les cultures comme engrais).
En 2002, l’ADEME a lancé les premiers projets de méthanisation industrielle de biodéchets.
Depuis 2004, l’agence s’investit fortement dans les projets de méthanisation agricole.
La revalorisation des tarifs d’achat de l'électricité produite à partir de biogaz issu d'unités de méthanisation de juillet 2006 apporte un nouveau dynamisme à la filière.
La coordination du développement de cette filière dans l’Ouest a été confiée à l’association Aile dans le cadre du Plan Biogaz Agricole, en partenariat avec les délégations régionales ADEME et les conseils régionaux de Bretagne et Pays de la Loire.
Biocarburants
Face aux carburants fossiles non renouvelables se profilent les biocarburants (ou agrocarburants). Ils sont produits à partir d’huiles (palme, tournesol, colza…) ou d’alcool (canne à sucre, betterave, maïs, blé…).
Il existe d’autres formes actuellement peu développées ou au stade expérimental (bio-méthane, dihydrogène, gazogène, biocarburant solide…).
En français, le « bio » prête à confusion : il est associé à un mode de production respectueux de l’environnement et les industriels profitent de cette image « verte ».
Cependant, les biocarburants ne sont pas toujours écologiques. C’est pourquoi, depuis 2004, ils sont aussi appelés « agrocarburants ».
Il existe des biocarburants de « première » et de « seconde » génération mais ces expressions ne sont pas clairement définies.
Il peut s’agir des technologies utilisées mais aussi du type de matière première utilisé (produits agricoles pouvant servir à l’alimentation ou non).
La commission de l’Union Européenne doit prochainement statuer sur les termes.
En France, il est tacitement admis que les biocarburants de seconde génération sont issus des sous-produits et déchets agricoles ou encore des plantes qui ne servent pas à l’alimentation humaine (jatropha, ulva lactuca, bois, feuilles, paille, etc.).
Historique
L’utilisation des biocarburants est antérieure à celle des carburants fossiles.
Le moteur à explosion était conçu pour fonctionner avec de l'éthanol et le moteur à combustion, avec de l'huile d'arachide.
L’intérêt pour les biocarburants a varié en fonction des crises pétrolières.
Dans les années 70, le Brésil a lancé un vaste programme de production d'éthanol à partir de canne à sucre, et adapté son parc automobile à cette énergie.
Le regain d’intérêt actuel est dû à la conscience accrue de la limite des ressources pétrolières face à la hausse des besoins énergétiques et à l’urgence de limiter les gaz à effet de serre émis par la combustion des carburants fossiles.
Les USA investissent massivement dans la production d'éthanol de maïs.
La Suède vise une indépendance énergétique dès 2020.
La Commission européenne souhaite que les pays membres incluent au moins 5,75 % de biocarburants dans l'essence, et autorise ainsi subventions, détaxation et utilisation des jachères pour produire des agrocarburants.
La France occupe le second rang européen avec une surface agricole de l'ordre de 400 000 ha et souhaite augmenter la part des biocarburants à hauteur de 7% en 2010.
Les biocarburants offrent également un nouveau débouché agricole et créent une activité agro-industrielle potentiellement créatrice d’emplois.
Mais, le système a des limites humaines et environnementales.
Face à la demande croissante de biocarburants appuyée par la spéculation, il est devenu plus rentable de cultiver pour alimenter des voitures que des humains d’où une flambée des prix agricoles en 2007-08 et des crises alimentaires majeures (Mexique).
La production massive d’agrocarburants est totalement liée à l’usage d’autres ressources renouvelables : la terre (concurrence des terres, monoculture intensive, déforestation), l’eau (irrigation, pollutions) et la biomasse (espèces utilisées).
Le rapport de l’ONU d’avril 2007 sur les biocarburants n'arrive pas à quantifier les avantages et inconvénients de ces produits.
Pour en savoir plus :
Wikipedia
Ademe