Isolation écologique

 

Un bâtiment bien isolé (toitures, fenêtres / baies vitrées, murs et planchers) réduit beaucoup sa consommation énergétique. Des aides financières spécifiques, dont l’éco prêt (à taux zéro) facilitent l’achat des matériels d’isolation.

Une bonne isolation va de pair avec une bonne ventilation (naturelle ou assistée mécaniquement - [VMC ] hygroréglable, double flux…). Une isolation ne doit jamais être exécutée sur une paroi présentant des signes d’humidité. Seul un professionnel peut établir un diagnostic et identifier les parties d’ouvrage nécessitant un traitement avant d’être isolées.

 

 La réglementation thermique

La première réglementation thermique date de 1974. Les maisons construites antérieurement sont donc peu ou mal isolées. L’isolation des maisons anciennes nécessite un diagnostic au cas par cas pour choisir la solution la plus appropriée.

La Réglementation Thermique 2005 concerne les bâtiments neufs et est applicable depuis le 1er septembre 2006. Elle vise à réduire au-delà de 50 % les consommations d’énergie des logements neufs. Depuis novembre 2007, il existe une réglementation thermique des bâtiments existants (« RT dans l’existant ») qui encadre les travaux entrepris par les particuliers. Elle n’oblige pas à les réaliser mais fixe des performances à respecter pour diminuer les besoins en énergie d’un logement en l’isolant (en revanche, elle fixe des obligations pour les bâtiments de plus de  1000 m2).

 

Qu’est-ce qu’un isolant ?

Les isolants, à l’inverse des métaux, ne conduisent pas la chaleur. Leur qualité isolante est évaluée par leur résistance thermique (RT). Celle-ci est d’autant plus élevée que leur épaisseur est grande et leur coefficient de conductivité (lambda) faible.

La certification des produits isolants (RISOLE, de l’ACERMI, NF, CSTBat) prend en compte les caractéristiques thermique et mécanique des matériaux pendant leur durée d’utilisation mais pas l’impact sur la santé ni sur l’environnement

 

 

 

 

Une multitude de matériaux isolants

Bon à savoir !
Chaque matériau a une résistance thermique différente pour une même épaisseur.
Les présentations sont différentes (vrac, panneaux rigides/semi-rigides, rouleaux…).
Tous les isolants et leur présentation ne conviennent pas aux mêmes usages.
Un choix écologique s’étudie au cas par cas. Il n’existe pas de solution toute faite.

Attention aux idées reçues !
Les matériaux naturels ne sont pas toujours des matériaux sains… Attention à l’enrobage, le liant, etc. qu’ils contiennent.
De même un matériau renouvelable ne produit pas obligatoirement un isolant recyclable.
Des matériaux renouvelables et recyclables ne sont pas forcément écologiques (culture intensive, transport sur de longues distances, fabrication…).

 

Quelques isolants :

 

Les « synthétiques » (non recyclables)

  • Polystyrène (PSE, PSX) et polyuréthane (PUR) : très faible conductivité thermique. Très utilisés. Très bon marché. Inconvénients : aucune capacité de respiration et potentiellement toxiques.
  • Polyesters : très faible conductivité thermique mais aucune capacité de respiration. Moins nocifs que les précédents.
  • Certaines mousses très toxiques sont à présent fortement réglementées mais sont encore présentes dans d’anciens bâtiments (urée-formol, phénolique, polychlorure de vinyle).

 

Les « minéraux » (pas ou peu recyclables)

  • Laine de verre (verre de récupération + sable silicieux) et laine de roche (roches volcaniques) : très faible conductivité thermique mais très sensibles à l’humidité, d’où une protection les rendant non respirants. Leur capacité isolante diminue avec le temps. Elles sont irritantes, allergènes et potentiellement cancérogènes.
  • Verre cellulaire : faible conductivité thermique mais aucune capacité de respiration et coût élevé. Potentiellement toxique du fait de leur enrobage au bitume.
  • Perlite (roche volcanique) et vermiculité (roche micacée) : faible conductivité thermique, saines utilisées pures mais potentiellement toxiques quand elles sont enrobées (bitume, silicone, polyuréthane).
  • Autres : argile expansée (isolant assez médiocre et coût élevé), réflecteurs minces (nombreux métaux et matériaux synthétiques).

 

Les « végétaux » (renouvelables et recyclables tout ou partie)
En général, ce sont d’excellents isolants mais leur coût est plus élevé que pour les synthétiques ou minéraux, surtout s’ils sont transformés (rouleaux, panneaux…). Préférez le vrac si possible.

  • Bois feutré ou laine de bois (défibrage de chutes de bois résineux. Attention si présence de bitume) ; Granulats de bois minéralisé (copeaux de bois stabilisés au silicate de calcium)
  • Fibbraglos (panneaux fabriqués à partir de fibres de bois résineux enrobées de ciment, plâtre -ciment ou de magnésie) : complément dans l’isolation écologique mais capacité d’isolation médiocre.
  • Laine de cellulose (papier recyclé ignifugé) : isolant écologique présentant le meilleur rapport coût - qualité technique.
  • Liège expansé (issu de l’écorce du chêne liège) : Excellent matériau renouvelable mais faible disponibilité.
  • Chanvre (laine de chanvre, granules de chènevotte) et Lin : Gamme étendue de présentations et polyvalence d’utilisation. D’excellents compromis techniques, économiques et écologiques mais 3 fois plus cher que la laine minérale.
  • Laine de coco (contour des noix de coco), laine de coton : Très bons isolants mais avec un impact environnemental non négligeable (monoculture intensive aux dépens des cultures vivrières et transport sur de longues distances).
  • Roseaux : faible disponibilité vu la raréfaction des écosystèmes humides. En France, le roseau est surtout utilisé pour la restauration des toitures en chaume.

 

Les « animaux » (renouvelables et recyclables)

  • Laine de mouton : très faible conductivité thermique. Excellent isolant avec une gamme étendue de présentations et polyvalence d’utilisation. Doit être mélangé à des fibres polyester. Le coût reste élevé.
  • Plumes (70% de plumes de canard+10% de laine de mouton+ 20% de fibres liantes) : excellent isolant qui nécessite une paroi respirante (bois, brique, pierre).

 

D’autres isolants écologiques traditionnels et produits localement ont été / sont utilisés directement ou pour structurer des matériaux comme la terre crue : sous produits agricoles (paille, foin, feuilles de maïs), produits animaux (poils, crins, lait, urine, excréments), autres (sciure, paille de lavande, genêts, sarments de vigne, luffa aegyptica dit « polystyrène vert », etc.). Quasi gratuits, ces matériaux ne sont pas reconnus par les institutions juridico -administratives (et donc non assurés) et ne sont pas commercialisés.

 

Parts de marché en France : Les laines minérales et isolants synthétiques représentent 98% du marché dont laine de verre (53%), PES (25%), laine de roche (15%).

 

De nombreuses possibilités d’isolation
S’il est important d’isoler toutes les parties de votre bâtiment (murs, planchers, toitures, ouvertures…), il existe de multiples possibilités de le faire.

 

Ex. 1 : Les murs
A l’intérieur si le ravalement extérieur est en bon état ou à l’extérieur (permet de ravaler la façade). Avec les monomurs (lien encadré), on peut construire et isoler les murs avec un seul produit porteur et isolant.

Encadré « Monomurs » : construire et isoler en même temps !

  • Béton cellulaire (mélange de chaux, ciment, sable, poudre d’aluminium) : convient aux murs porteurs et cloisons, planchers (sur vide sanitaire, intermédiaire, combles habitables) et bardages. Très bonne résistance thermique (surtout en hiver) mais très hydrophile (exige un revêtement hydrofuge).
  • Briques de terre cuite (murs porteurs) : matériau propre, sans polluant ni allergène, très bonne résistance thermique été comme hiver, respirant (neutralise les risques de condensation et stabilise l’hygrométrie de l’air).
  • Pierre ponce : 100% recyclable, imputrescible, ingélif, incombustible, solide. Excellent confort thermique et phonique.

 

Ex. 2 : Les parois vitrées
La performance thermique dépend de la nature de la menuiserie, des performances du vitrage et de la qualité de la mise en oeuvre de la fenêtre. La nature des fermetures (volets, persiennes) intervient également.
Le double vitrage classique (deux verres emprisonnant une lame d’air) est plus performant que le simple vitrage. Le double Vitrage à Isolation Renforcée « VIR » (fine couche transparente peu émissive, généralement à base d’argent, déposée sur une des faces du verre) a un pouvoir isolant deux à trois fois supérieur à celui d’un double vitrage ordinaire, et plus de quatre fois supérieur à celui d’un vitrage simple.

 

 

Pour plus de renseignements, contactez :

Point Info Energie. Tél. 0820 820 466. http://www.ademe.fr/particuliers/PIE/InfoEnergie.html
ANAH  (Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat) pour obtenir des subventions afin de réaliser des travaux d’isolation thermique. Tél. : 0826 80 39 39 (0,15€ la minute)
ANIL  (Agence nationale pour l’information sur le logement) pour l’information sur le logement et la réglementation. Tél. : 01 42 02 65 95
Ademe « Isolation »

Bibliographie : L’isolation écologique, conception, matériaux, mise en œuvre. Jean-Pierre OLIVA. Ed. Terre vivante. 2006.